Dans l’univers du football moderne où les joueurs sont souvent réduits à des statistiques, le retour des surnoms marqueurs semble faire son grand retour. Le dernier en date ? Bukayo Saka, l’ailier d’Arsenal, baptisé « El Torturador » (le tortionnaire) par le prestigieux journal espagnol AS après son exploit contre le Real Madrid en quart de finale de Ligue des Champions.
Ce sobriquet n’a pas été attribué au hasard. Lors du match aller à l’Emirates Stadium, Saka a littéralement torturé la défense madrilène, et particulièrement David Alaba. Le vétéran autrichien, habituellement si solide, a subi le jeu du jeune Anglais au point de demander à être remplacé par Jude Bellingham en cours de rencontre.
Pourtant, ce match marquait le grand retour de Saka après trois mois d’absence pour une blessure aux ischio-jambiers. Son impact immédiat contre l’un des meilleurs clubs du monde en dit long sur son talent brut.
Les surnoms au football ont longtemps été une marque de fabrique du sport. Qui ne se souvient pas :
Ces appellations poétiques semblent pourtant appartenir à un autre âge du football. Dans une ère où les joueurs sont davantage connus par leur nom de marque que par leur identité sur le terrain, le cas Saka montre que la magie des surnoms peut encore exister.
AS n’a pas choisi ce terme par hasard. « Tortionnaire » évoque à la fois la souffrance infligée aux adversaires et la constance dans l’effort. Deux qualités que Saka a montrées malgré sa récente blessure.
Ce qui rend le cas Saka particulièrement intéressant, c’est que ce surnom est intervenu alors qu’il revenait tout juste de blessure. Ses trois apparitions en Premier League depuis son retour s’étaient faites depuis le banc. Pourtant, face au Real Madrid, il a immédiatement retrouvé son niveau optimal.
Cette capacité à marquer les grands matches, à influencer le cours des rencontres importantes, est peut-être ce qui a le plus impressionné les observateurs espagnols. Dans un football moderne souvent critiqué pour son manque de caractère, Saka représente cette nouvelle génération qui allie talent technique et impact émotionnel.
Alors que le football devient de plus en plus aseptisé, le retour des surnoms marqueurs pourrait bien redonner une âme à ce sport. Et Bukayo Saka, désormais connu comme « le tortionnaire » en Espagne, en est peut-être le parfait ambassadeur.
Une chose est sûre : si les performances de Saka continuent sur cette lancée, ce surnom risque de lui coller à la peau bien au-delà des frontières espagnoles. Et qui sait ? Peut-être assisterons-nous à une véritable renaissance de cette tradition footballistique oubliée.